Loi anti gaspillage et obligation de reprise : ce qu’il faut savoir

Chaque année, plus de 100.000 tonnes d’articles de sport et de loisir dont 30.000 tonnes de cycles et trottinettes, sont jetés dans les ordure ménagère, les encombrants et les déchetteries. Un beau gâchis puisqu’on estime que par exemple 90 %, des vélos jetés pourraient être réutilisés, tels quels, réparés, ou en pièces détachées.
(source : Articles de sport et de loisirs – ASL)

Votée il y a 3 ans, la loi anti-gaspillage a pour but de transformer ce modèle économique linéaire en économie circulaire. Elle apporte des réponses concrète en matière d’écologie à travers de mesures appliquées à la vie de tous les jours : la dématérialisation des tickets de caisse, la fin de la vaisselle jetable dans les fast-foods, la généralisation de la collecte des emballage plastiques dans les bacs jaunes…

Au 1er janvier 2023, 10 nouvelles mesures ont été mise en œuvre dont les reprises des articles usagés. Les utilisateurs aujourd’hui sont invités à déposer leurs articles usagés en magasin ou dans leurs clubs. Objectif : responsabiliser les entreprises sur la fin de vie des produits, réduire le gaspillage, et développer le réemploi.

1. Êtes-vous concernés par la reprise obligatoire de produits sport ?

Les magasins de sports auront pour obligation de reprendre les équipements concernés par la filière des articles de sport et de loisir (ASL). Un article appartenant à une autre filière, n’est pas concerné par cette obligation du 1er janvier. Ces obligations de reprise ne s’appliquent toutefois qu’à partir de certains seuils :

• Les lieux de vente de plus de 400 m2 ont une obligation de reprise, sans obligation d’achat d’un article neuf.
• Entre 200 et 400 m2 et pour la vente à distance, l’obligation est d’une reprise d’un équipement pour un achat de produit similaire.
• Au-dessous de 200 m2, la collecte sera facultative.

Tout magasin qui ne satisfait pas à sa responsabilité s’expose à des sanctions.

2. Quels sont les articles concernés par la filière Articles de Sport et de Loisirs ?

Cycles et mobilités

• Vélo,
• Trottinette,
• Skate,
• Rollers (pneus et pièces détachées sont inclus),
• Protection et accessoires du vélo et du cycliste : casque, genouillères, coudières, pompe…

Sports et loisirs nautiques

• Plongée,
• Snorkeling,
• natation (palmes, tuba, masque et lunette de piscine, combinaison…),
• Pêche (canne, fil de pêche, hameçon…),
• Planche de surf, bodyboard, paddle, kayak, ski nautique, planche à voile

Sports de glisse (Montagne)

• Skis,
• Bâtons et chaussures de ski,
• Patins à glace,
• Luge…

Loisirs extérieurs

• Matériel de camping,
• Arc et flèches,
• Trampoline,
• Boules de pétanque,
• Piolets d’escalade.

Équitation

• Bombe,
• Selle,
• Cravache,
• Mors…

Sports de raquette

• Raquette,
• Balle,
• Ballon,
• Table de ping Pong…

Sports de ballon

• Basketball,
• Football,
• Handball,
• Rugby,
• EPI/ Protections Casque, corde, mousqueton…

Sports fitness, musculation

• Tapis de fitness,
• Haltère,
• Appareil de musculation non électrique…

Chasse & tir

• Cartouche de chasse et tir sportif,
• Cible,
• Cartouchière,
• Casque anti bruit,
• Gibecière,
• Bottes de chasse…

L’éco-organisme Ecologic, a été agréé pour piloter cette nouvelle filière à responsabilité élargie (REP). Source : Cadre général des filières à responsabilité élargie des producteurs.
Sa mission ? Organiser la collecte et le retraitement de ces déchets et booster la réparation et le réemploi.

La filière bénéficiera d’une enveloppe de l’ordre de 100 millions d’euros par an, financée grâce à « l’écocontribution » des fabricants et des metteurs en marché. Un tiers du budget sera dédié à un fonds réparation pour promouvoir la réutilisation et limiter le gaspillage, notamment celle des cycles. Ce fond de réparation sera mis en place au second semestre 2023. Le principe fonctionnera sur la base d’une aide financière, prenant en charge une partie chaque réparation d’articles hors garantie.

3. La réparation et la seconde main boostées

Si au première abord ces mesures peuvent être perçu comme contraignantes (gestion et stockage des articles retournés c’est avant tout une réelle opportunité de développement.
Cette nouvelle mesure fait écho à l’explosion du marché de la seconde main et de la réparation ces dernières années. Les déposants sont plus nombreux tout comme les consommateurs nouvellement attirés. Beaucoup de marques et d’enseignes l’ont déjà compris et ont saisi cette opportunité pour se lancer dans la réparation et la seconde main.

En plus de proposer une offre différenciante à vos clients, vous augmentez le chiffre d’affaires de votre magasin qui se démarque de la concurrence. La multiplication des services rendus au client stimule également les occasions de visite en magasin de vos clients (fidélisation, achats imprévus, ventes additionnelles, etc.).
Il est donc important d’avoir les outils pour piloter son activité en conséquence.

À l’avenir, votre logiciel de caisse devra intégrer des fonctionnalités de gestion de la seconde main pour rester en phase avec les attentes clients et le marché. Gérer vos stocks peut englober vos propres produits mais aussi la vente de seconde main, un système de dépôt vente ou de pièce d’atelier. Votre logiciel de gestion doit alors faire la différence entre deux stocks, vous permettre d’afficher l’état des produits, de tenir au courant vos déposants etc.

-- Posté le 17 mars 202317 mars 2023